Oh ! Mon pays, ma terre, mon Garlaban, Avec tes yeux secs,tes pelechons de lune ,Tes argeiras, et la vie de mes ancêtres, dans le creux de tes veines, je t’ai souillé , arpenté, maintes et maintes fois, des Manon , cachées dans l’ombre des buissons, je les ai surprise dans leurs chants et leurs rires ,j’ai vu cet homme ravagé de fatigue, le pas mal assuré, sous la charge des bidons pleins de cette eau de vie ,de cette source du plantier, la ou personne n’osait jamais s’aventurer, tu as été très généreux ,mon garlaban, je me souviens ,c’ était comme hier , hier , sous le coup d’un mauvais sort ,quand la mort ravageait la ville ,des Grands bûchers ,comme des feux de joie, mais ce n’ était pas des feux de joie, on y jetait pele mêle ,des notaires ,des médecins, des notables , aussi des clochards et des malfrats ,des hommes de courage et de foi ont alors décidé de se tourner vers toi, de franchir la frontière de ce pestilentiel ,la ou la mort rôdait partout ,dans le chant du ’’miserere’’ ils sont partis ,dans le bruit des cloches des églises et a la lueur des torches, avec femmes , enfants et vieillards ,ils sont partis du cœur de leur vie ,laissant derrière eux ,toute leur histoire, la route était longue et parsemée d’embûches en ce temps la ,pour gagner ce grand Nord qu’était ’’Allauch’’ La ou l’on pouvait voir tes chevilles ,les premiers lacets torturés de tes bras, ces bras grands ouverts ,tes verts ombrages et tes rochers calleux .
Après des heures d’infortune et de peur ,ils sont arrivés juste en dessous ta tête ronde d’empereur ,tu sais ta tête toute pelée ,celle qu’on dit ’’le taoume’’ et la dans un grand trou tout vêtu de noir d’espérance, ils ont réinventé la vie ,chéri, haie , et a bouts de bras poussé la mort dans ses derniers retranchements. Sans doute leur doit on ce mystère des grands troupeaux de chevriers. Si vous passez par chez nous, avec de bonnes godasses et un peu de bon vouloir ,montez la haut ,ah !!!Attention!!!Ce n’est pas l’eldorado, ni le grand canyon ,ni le Kilimandjaro ,le temps et les ronces ont tout mangé ,jusqu’à empêcher le passage du trou ,un peu de peinture malhabilement couchée sur la roche vous indiquera que vous étés arrivés, il y a écrit dessus ‘’ la grotte des pestiférés’’ pour quelques secondes de recueillement pour ces rescapés d’un grand désastre …….
Bullit
P.-S. j'ai écris ce texte en référence a la grande peste qui massacra la moitie de la population de Marseille en 1720.jusqu’à 1000 morts par jour ,a deux pas , dans les collines du garlaban, cette grotte résiste encore aujourd’hui et tient fort le vent et les pluies ,cette formidable aventure d'une poignée de familles a vraiment existé, pour que l'histoire demeure et que la mort ne gagne pas toujours
Sujet: la grotte des pestiférés 
Sam 28 Avr - 21:21