Il était une fois,marchant sur une route ,un chemin de croix ,un homme entêté dans sa quête , il recherchait ses frères d’armes ,qu’étaient t’ils devenus? Son pas était lourd et pesant ,sa figurine était pleine de poussière blanche ,ses grands yeux rouges faisaient comme des trous ,signaux de lumière ,sous la pleine nuit et le givre d’une grosse lune qui se moque ,son bâton lui pesait dans la main ,il se sentait mal ,crasseux et fatigué ,son manteau de bure trop long l’empêtrai et puis ce manteau il sentait mauvais et ses souliers pleins d’eau ,ce n’était qu’un morceau de souffrance ce brave homme ,c’était ces histoires d’âmes perdues dans les bourrasques des plaines ,ces trucs la ça ne pourra jamais sentir le bonheur ,c’était acoquiné au malheur ,il y avait longtemps qu’il y pensait le bougre a ce grand voyage ,longtemps qu’il avait dit qu’il La prendrait un jour sa besace et qu’il attendrait que le ciel brûle dans la tombée d’ un soir et que de son coin le plus rouge il inonde le fond de la vallée .Il fallait maintenant s’arrêter , c’était la logique même , la logique de ses membres vermoulus qui l’imposait . Le pied de l’arbre feuillu était tout indiqué et puis ça peut remplacer le mur des autels .Tout recroquevillé qu’il était ,comme un nouveau vieux ,il l’a vu arriver ,belle mais froide , toute de noir vêtue ,elle aussi, de grands yeux tout blancs ,des yeux qui lui mangeaient son visage de poupée de cire ,elle prononçait des mots qu’il n’entendait pas ,il avait peur mais en même temps il ne pouvait que reconnaître cette beauté diaphane ,il comprit qu’il fallait se lever,la suivre , il se sentait enfin bien ,comme aimanté ,comme protégé des mauvaises fortunes ,il se dit même qu’il allait peut être enfin être aimé . Ils étaient loin les frères d’armes , il n’y songeait plus,et puis cette douce musique qui venait du fond du bois ,comment renoncer a une fée ,alors il ne la quitta plus ,il n’avait pas remarqué qu’elle n’avait pas de pieds et que les siens ne touchaient plus le sol,le sentier était tout blanc dans la nuit ,il ne s’en inquiétait pas ,il ne s’inquiétait plus de rien …
Dans le quotidien régional ,le lendemain, un entrefilet indiquait qu’un pauvre vagabond avait été trouvé mort de froid ,au pied d’un arbre …..
bullit
Sujet: la fée noire 
Dim 4 Mar - 2:55