Le vent de la plaine
lorsque les jours se rident et creusent leurs joues, au lendemain des joies de l'été tonitruant, lorsque langueur et noirceur s'installent, lorsque l'envie de rien du tout vous prend à revers, lorsque les clameurs de joie laissent place aux chuchotements, lorsqu’un moment de vie va se ralentir, dans la pénombre des après midi raccourcis, je monte la bas écouter le vent de la plaine, la bas, cet endroit s'appèle ''le vallon de passe-temps'' et ce vent, il rentre par le sud, chargé de musique jolie, après avoir sauté Aubagne et la treille, il va s'engouffrer, plutôt s'étaler, pour raconter ses déboires, et puis, si un quelconque vieux fou se trouve par la, comme moi, il se posera, il susurrera, avec plein de gentillesses, vous verrez frémir les argeras sous sa caresse, ce ne sera plus le monstre des grands cris de guerre comme en haut du Taoumé, pas de hurlements, l'herbe se courbe gentiment comme pour mieux s'offrir, ondulante de sa croupe grasse et lui qui pose ses flonflons, qui vous attendrit avec des notes qu'on connaît pas, on sait qu'il ne va pas rester, on ne peut pas le retenir, mais pendant cet instant, il fait de dame tristesse une grande histoire d'amour, il vous fait prince et il chantonne doucement que ça ne remplit pas vos oreilles, qu'il faut vous pencher pour partager cet instant, cet instant seulement, il descend tout doucement s'abîmer plus bas, las, harassé, il passe, il passe le temps,son temps, dans son vallon de Passe-temps, et toi qui l'écoutes! ce n'est que du vent….. du vent de la plaine.....
bullit